samedi 20 avril 2013

Stephenie Meyer : "Les Âmes Vagabondes me subjugue"

De passage à Paris à l'occasion de la sortie de l'adaptation de son roman Les Âmes Vagabondes par Andrew Niccol, Stephenie Meyer a répondu aux questions du Figaro
Elle a vendu plus de cent millions d'exemplaires à travers le monde de sa saga vampirico-romanesque Twilight. À 39 ans, Stephenie Meyer a décidé de ne pas se cantonner dans le fantastique à l'eau de rose, et s'attaque à la science-fiction romantique avec Les Âmes Vagabondes. 

Le FIGARO - Qu'avez-vous pensé de l'adaptation d'Andrew Niccol ?
Stephenie Meyer : J'ai adoré travailler avec Andrew. C'est un réalisateur visionnaire. Il soigne chaque image, le cadrage est parfait. Je n'aurais jamais pu réussir moi-même à fondre six cent pages de texte en un script d'une centaine de pages seulement, sans rien perdre de l'histoire. C'était un réel défi qu'Andrew a relevé haut la main.

Aviez-vous peur d'être trahie ?
Stephenie Meyer : On a toujours peur que les choses prennent un mauvais tournant. L'avantage de travailler avec un réalisateur qui est également écrivain, c'est qu'il met tout sur papier. J'ai donc toujours su en amont ce qu'il se préparait. Le script était bon, le casting épatant. Une fois sur le tournage, tous mes doutes se sont dissipés. Je savais qu'on tenait quelque chose.

Avez-vous été surprise quand vous avez vu le film pour la première fois ?
Stephenie Meyer : Je ne dirais pas "surprise". Plutôt impressionnée. Je savais à peu près à quoi m'attendre. Mais le résultat m'a subjuguée. La manière dont les images ont été agencées, le déroulement de l'histoire, tout était beau. Mais ma plus grande surprise a été de pouvoir me dire : "Ça fonctionne vraiment".

Comparé à Twilight, Les Âmes Vagabondes est-il un roman destiné à un public plus adulte ?
Stephenie Meyer : Je n'aime pas catégoriser mes livres par tranche d'âge. Nombreux sont les romans qui transgressent ce genre de définition. Aujourd'hui, j'adore relire certains contes pour enfants. Inversement, petite, je ne souhaitais lire que des romans "pour adultes". Si l'histoire est bonne, elle ne doit se restreindre à aucun public spécifique. Les libraires et les bibliothèques doivent faire cet effort, mais moi je n'y vois pas d'intérêt. Je n'écris pas pour un lectorat en particulier: mon premier lecteur, c'est moi. Lorsque j'ai écrit Twilight, par exemple, j'avais 29 ans. C'est un univers qui faisait sens pour moi. C'était un monde dans lequel j'aurais aimé vivre. En fait, j'ai été très surprise de découvrir que mon livre était rangé dans la catégorie de la littérature pour adolescents.

Dans le roman, on retrouve des thèmes classiques de la science-fiction comme Alien ou L'invasion des profanateurs de sépulture. Mais Les Âmes Vagabondes abordent beaucoup plus le côté psychologique, sentimental des personnages. Était-ce pour vous une manière de renouveler le genre?
Stephenie Meyer : J'adore la science-fiction. C'est ma première source d'inspiration en tant que lectrice. Cette littérature m'a toujours fascinée. J'aime aussi la Fantasy, mais c'est un genre qui reste dans l'imaginaire, tandis que la science-fiction est quelque chose d'envisageable.

Pouvez-vous citer quelques auteurs de science-fiction importants pour vous ?
Stephenie Meyer : J'aime beaucoup Ray Bradbury, mais celui que je préfère vraiment c'est Orson Scott Card avec La Stratégie Ender.

Avec Andrew Niccol, vous avez hérité d'un réalisateur de renom. Décrivez-nous votre première rencontre…
Stephenie Meyer : Andrew travaillait déjà avec mon producteur Nick Wechsler. Un jour Nick m'a demandé quel était mon film de science-fiction préféré. Tout de suite, j'ai répondu Bienvenue à Gattaca. «Ça tombe bien, m'a-t-il répondu. Je suis sûr qu'Andrew serait intéressé par le projet d'adaptation des Âmes vagabondes». Au départ, je n'y croyais pas du tout. Et puis, ça s'est fait. D'habitude, il ne travaille que sur ses propres textes, c'est un écrivain exceptionnel. J'ai été très flattée qu'il accepte de faire le film. La première fois que je l'ai rencontré, il est venu avec un dossier de photos à me proposer pour le film. Ces images étaient incroyables, il avait déjà projeté, anglé tout l'univers. C'était brillant.


Le rôle de Saoirse Ronan est celui d'une jeune femme possédée par un parasite extraterrestre. Est-ce une forme de schizophrénie, de dédoublement de personnalité ?
Stephenie Meyer : Les Âmes Vagabondes n'est pas un drame psychologique. Pour moi, je voulais qu'il y ait deux personnes distinctes. Cela rend le conflit plus fort à mon sens, il peut y avoir destruction physique de l'un par l'autre.

Au centre du roman comme du film, on retrouve le fameux triangle amoureux cher au philosophe René Girard…
Stephenie Meyer : Tout à fait exact. Ici, le triangle se met en place entre deux jeunes femmes amoureuses du même homme, avec cette difficulté en plus qu'elles partagent le même corps. Dans un triangle amoureux, il n'y a pas d'issue possible. Il peut même entraîner une fin tragique. Moi, je suis accro au "happy end". Du coup, pour conserver cette tension liée au triangle amoureux, j'ai fait cette situation qui oblige les personnages de sortir hors d'eux-mêmes. Ils ne sont pas fondamentalement mauvais, mais la rivalité fait ressortir leurs facettes sombres. La culpabilité qui les ronge est aussi un aspect important.

Pourquoi n'avez-vous rien écrit ces dernières années ? Les tournages vous prennent trop de temps, ou vous êtes à la recherche d'inspiration ?
Stephenie Meyer : Oui, les films m'ont pris beaucoup de temps. J'ai encore plein d'histoires à raconter. Mais je suis restée coincée dans l'univers du cinéma. C'est une forme de création très différente, plus collaborative. On a une idée, et puis trois ans se passent avant que le film soit prêt. Peut-être que je n'aurai pas signé pour ça si je l'avais su à l'avance. Heureusement, je vais passer le restant de l'année à travailler à la suite des âmes vagabondes. Je vais très lentement parce qu'à chaque interruption je dois me remettre dans l'ambiance.

Pensez-vous à une suite pour Twilight ? Vous comptez faire de nouveaux livres ?
Stephenie Meyer : En ce qui concerne Twilight, je ne suis pas sûre d'y revenir un jour. Cet univers m'a satisfait durant toute la période d'écriture. Mais il y en a tellement d'autres à explorer! Je sais bien que les lecteurs seraient heureux de voir défiler encore plusieurs suites de Twilight, mais moi j'ai envie d'autre chose. En tant qu'écrivain, je ne peux pas me lancer dans un projet si je ne suis pas complètement passionnée. Je pense explorer bien d'autres mondes avant que je revienne à celui des vampires.

Qu'avez-vous appris de votre expérience cinématographique sur Twilight ?
Stephenie Meyer : J'ai appris beaucoup sur le cinéma… et sur les compromis que l'on doit faire! Mais j'ai surtout fait des rencontres incroyables.

Finalement ne préférez-vous pas écrire seule, chez vous ?
Stephenie Meyer : Oui, l'écriture est une forme de création différente, plus introvertie. Tout peut arriver quand on écrit. Il n'y a pas de budget, pas de délais à respecter. Seule compte l'imagination. Il n'y a pas de limites. Je trouve ça beaucoup plus agréable.

1 MILLE-PATTES:

  1. Moi je m'en fiche qu'elle continue pas Twilight, du moment qu'elle nous continue correctement The Host et qu'elle nous face d'autres poulains tout aussi fascinants :D

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